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LE FAUX SELF

Le vrai et le faux self : une quête d’authenticité

En grandissant, nous façonnons notre identité en fonction de notre environnement et des relations qui nous entourent. Parfois, pour être accepté(e)s, aimé(e)s ou simplement pour nous sentir en sécurité, nous adoptons des comportements qui ne sont pas tout à fait en accord avec ce que nous ressentons au plus profond de nous.


C'est ainsi que, dès l’enfance, se dessine ce que le psychanalyste Donald Winnicott appelle le faux self, un masque protecteur que l’on porte pour naviguer dans le monde — souvent au détriment de notre vrai self, cette part de nous qui souhaite être vue, entendue et acceptée.


Le vrai self : notre essence authentique

Le vrai self, selon Winnicott, émerge lorsqu’un enfant se sent en sécurité et libre d’exprimer ses émotions et sa spontanéité sans crainte de jugement. Il se développe dans un environnement où les besoins émotionnels de l'enfant sont suffisamment comblés, notamment grâce à la sensibilité et la réceptivité d'une figure parentale. Dans ces conditions, l’enfant est encouragé à être authentique et à explorer ses propres pensées, émotions et impulsions sans contraintes ni peur de décevoir. Le vrai self représente ainsi l’authenticité de l’individu, ses désirs, ses besoins et sa créativité.

C’est ce qui émerge lorsque nous nous sentons libres d’être nous-mêmes, sans peur de déplaire, de déranger, ou de décevoir. Dans un environnement où l’on peut s’exprimer sans crainte, le vrai self se développe naturellement, trouvant dans la spontanéité et la créativité les moyens de s’affirmer.


Le faux self : un masque de protection

Le faux self, en revanche, se construit comme un mécanisme de protection. Il se développe quand l’enfant sent qu’il doit s’adapter aux attentes ou aux besoins des autres pour être accepté. Si l’environnement ne répond pas aux besoins de l’enfant, celui-ci apprend à se conformer pour éviter le rejet ou la désapprobation. Le faux self devient alors une façade, un "masque" que l'individu porte pour naviguer dans un monde perçu comme menaçant ou insensible à ses véritables besoins.


Les répercussions d’un faux self enraciné

Pour Winnicott, vivre avec un faux self peut être douloureux. L'individu risque de se sentir déconnecté de son identité, parfois au point de ne plus savoir qui il est réellement. Cette adaptation excessive entraîne souvent une forme de vide intérieur, une difficulté à ressentir une véritable satisfaction dans les relations et dans la vie en général. Dans des cas extrêmes, cette déconnexion du vrai self peut conduire à un sentiment de dépression, de désespoir, voire de "non-existence".

On se retrouve à évoluer dans la vie sans se sentir véritablement présent, coupé de ses émotions et de ses aspirations. Ce mécanisme de protection, aussi rassurant soit-il à court terme, finit par laisser un sentiment de vide, de déconnexion — comme si notre vie se déroulait à l’écart de nous-mêmes.


La quête de l'authenticité

Winnicott souligne que l'un des buts de la thérapie est de permettre à l'individu de se reconnecter à son vrai self, en créant un espace sûr où il peut explorer ses besoins et ses désirs. Retrouver cette connexion avec le vrai self est essentiel pour vivre une vie épanouie, car elle permet de ressentir un sentiment de satisfaction et de plénitude. Cela passe par un retour à ce que nous sommes vraiment, sans masque, sans façade. Mais ce processus de reconnexion peut s’avérer difficile et fragile — il nécessite un espace où l’on peut se sentir en sécurité pour explorer, un espace où il est possible d’abaisser peu à peu les barrières du faux self et d’inviter l’authenticité à refaire surface.


L’art-thérapie : une passerelle vers le vrai self

C’est ici que l’art-thérapie peut jouer un rôle puissant. En permettant de s’exprimer au-delà des mots, l’art-thérapie offre une voie d’accès directe au vrai self, souvent dissimulé par des années d’habitudes et de compromis. Cet espace créatif et bienveillant aide à explorer ses émotions, ses peurs, et ses espoirs sans jugement, libérant ainsi l'individu de la pression du regard extérieur.

Par le dessin, la peinture, la danse, le modelage ou toute autre forme d’expression artistique, l’art-thérapie permet de reconnecter avec son identité, celle qui peut parfois sembler si éloignée. Les gestes créatifs, spontanés, viennent apaiser le faux self et invitent le vrai self à émerger, redonnant accès à cette part de soi qui sait ce dont elle a besoin, qui est libre d’exprimer ses émotions, ses désirs et ses rêves.

Ce travail en douceur redonne à chacun la possibilité de se découvrir et de se réconcilier avec soi-même. L’art-thérapie devient alors bien plus qu’un simple outil d’expression : elle est un chemin pour retrouver son intégrité, renouer avec ce qui nous rend uniques et vivants. Elle permet d’explorer les territoires de notre identité oubliée, et de réapprendre à vivre en accord avec soi.


L’art-thérapie aide à alléger le poids du faux self, en nous donnant le courage et l’espace pour être, enfin, simplement nous-mêmes.

 



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